Le Progrès

Ils font marcher l’ascenseur social

Télémaque dans Le Progrès

Ils n’auraient jamais dû se rencontrer.
D’un côté, Éricric Thelly, 52ans,  responsable  de  clientèle  dans l’Ouest  lyonnais  pour  une  grande compagnie d’assurances,  AXA.  De l’autre, Karim, 14 ans, collégien en classe  de  4e dans  l’Est  lyonnais  au collège Elsa-Triolet, à Vénissieux, où il est né. «  C’est top  !  » Mais voilà, Télémaque les a rapprochés. Depuis le mois de janvier,  et  pour  plusieurs  années  jusqu’au  baccalauréat,  le  cadre  supérieur  et  le  collégien  font  marcher ensemble l’ascenseur social. C’est la vocation  de  l’Institut  Télémaque, que préside dans la région le PDG de SEB, Thierry de La Tour d’Artaise : permettre à de jeunes gens motivés issus de milieux modestes d’être accompagnés par des salariés d’entreprises.

“On ne fait pas dans l’assistanat.
À un moment donné de sa vie, il faut se saisir de son destin”
Éricka  Cogne,Télémaque

Depuis  2005,  Télémaque  a  accompagné près de 1 000 jeunes en France, pour un taux de réussite de 97 % au baccalauréat. Dans  son  collège,  où  il  est  déjà  le rédacteur en chef du journal de l’établissement, Karim a été repéré comme  un  élève  à  fort  potentiel.  C’est pourquoi il a été orienté vers Télémaque,  qui  l’a  sélectionné.  Depuis janvier, Karim  et  son  tuteur,  Éric Thelly,  se  rencontrent  au  moins deux  fois  par  mois  et  échangent beaucoup plus souvent. « Je n’ai pas de rôle pédagogique. Je suis là pour lui sortir la tête des études et pour lui  faire  découvrir  le  monde,  qui n’est pas son monde habituel », explique  Éric  Thelly.  Ils  ont  par exemple  découvert  ensemble  le GeekTouch  2017,  un festival  pop  culture  et  mondes  imaginaires.  Éric  Thelly  ouvre des portes à Karim, il décrypte aussi pour  lui  les  codes  sociaux.  « C’est top ! »,  répond  Karim,  interrogé mardi  à  Lyon  après  cinq  mois d’échanges  avec  Éric  Thelly.  « On discute, j’ai une plus grande ouverture sociale et ça m’apporte de la confiance  en  moi »,  explique  l’adolescent. Humain, simplement humain.

Frank Viart